Bonne lecture, tu peux partager, c’est libre de droits. Retours appréciés!
Allan

  • 1. Commencer dans la monnaie libre
  • 2.Devenir membre
  • 3.Lancer une économie libre locale
  • 4. Sophie ou la flèche fontaine : la quintessence de la monnaie libre

1.Pour pouvoir se lancer dans la G1

 Cette monnaie libre est une monnaie non spéculative, égalitaire, gratuite(indépendant de l’euro) et open source.Le principe de base est que chaque membre reçoit une petite quantité de monnaie chaque jour pour sa seule existence.Pour créer un compte, réfléchis à 2 mots de passe forts et facilement mémorisable et télécharge Cesium sur ton ordi,smartphone.Une fois ton inscription terminée, tu peux recevoir des G1 par virement et acheter de la même façon.Les avantages sont nombreux pour les producteurs:

  • Tu trouves de nouveaux clients consomm’acteurs
  • Pas de taxes, ni de contraintes légales, cette monnaie n’a pas d’existence légale,elle propose 4 libertés économiques à la place
  • Tu peux ne vendre qu’une quantité limité de ta production, le temps de trouver des débouchés qui te soient utiles.

En tant que particulier

  • 100% des richesses restent dans le réseau(sans que les actionnaires ne récupèrent leur 85%!)
  • Tu augmentes ton pouvoir d’achat d’environ 30€ par mois (très très approximativement) sans appauvrir qui que ce soit
  • Tu expérimentes un système collaboratif à grande échelle
  • Tu as un capital non soumis aux fluctuations du marché international(à la valeur de l’euro)

2.Pour recevoir ton dividende universel

,il suffit de devenir membre :il te faudra rencontrer cinq membres qui te certifieront digne de confiance et le signalerons sur Césium.Il te faudra penser à valider ton pseudonyme et passer ton compte en compte membre ( dans les 3 points en haut à droite sur la page mon compte) pour que les membres puissent te certifier.Les certifications sont valables seulement 2 mois, le plus sûr serait donc que tu lies des contacts avec tous les membres et que tu demandes à tout le monde de te certifier en même temps .Pour trouver tes certificateurs, plusieurs possibilités :

  • Venir au Gmarché à la Piraterie des Galinoux, tous les lundis, de 18 à 20h
  • Organiser un apéro monnaie-libre pour ton anniversaire ou Noël et inviter les membres proches de chez toi (tu peux les trouver sur la Cesium>Annuaire>Carte)
  • Mettre des annonces sur Gchange (l’équivalent du bon coin en G1) indiquant les biens ou services que tu as à vendre (patisseries, légumes, hébergement !, prestation….) ou une des tes abondances. Tu peux aussi poster tes besoins pour trouver chaussure à ton pied.
  • Organiser un Gmarché ou une conférence G1 chez toi. Je peux la présenter si besoin.

3.Comment lancer cette économie libre chez toi ?

  • En donnant à ceux qui on éclairé ta journée. Valoriser les gens chouettes est un bon début pour changer le monde
  • En proposant de vendre/de louer d’échanger des choses qui te plaisent et de le dire (sur Gchange ou le panneau d’un Gmarché…)
  • En donnant la possibilité à tes proches de devenir membres. Plus il y a de riches, plus ils peuvent dépenser.
  • En utilisant la monnaie libre en interne pour les festivals, fêtes associative, collectif…
  • Organiser un Gmarché régulier ou des apéros monnaie libre pour faire se rencontrer les utilisateurs de la G1

Comment fixer tes prix ?N’oublies pas que ce que tu produis a de la valeur ! En appliquant des prix hauts, tu « fixes » temporairement le cours local et indiques à d’autres que vendre la même chose que toi peut leur rapporter de l’argent. Tu incites donc les gens à devenir vendeur et augmente le nombre d’acteurs de l’économie.Tu es libre de choisir tes prix : toute valeur d’échange étant relative. C’est un accord entre deux personnes à un moment donnéPour connaître le bouquin théorisant la monnaie libre, c’est la théorie relative de la monnaie.

4.Sophie et la flèche fontaine

Salut, moi c’est Sophie, si tu me rencontrais en vrai, tu me trouverais certainement étrange. C’est normal car j’ai grandi dans un endroit très différent de toi, à Tersek. C’est une région de plaine aride où tu pourras trouver Courgeas, célèbre pour ses cabécous et son incroyable foire aux courges. C’est là que j’ai grandi, là que j’ai étudié, avec Mylène, Marcel et toute la bande. C’est aussi là que j’ai entendu tous les soirs sonner la cloche quand la citerne d’eau arrivait au village et rassemblait tous les villageois qui amenait leurs récipients.

Je me souviens encore de l’excitation qui m’habitait la première fois que Papa a bien voulu m’emmener avec lui pour conduire la citerne. J’ai tenté de l’aider à charger les fromages et des potirons faisant presque ma taille et nous avons encouragé les boeufs à partir.Après 20 minutes de folle chevauchée d’un nid de poule à l’autre,nous sommes arrivés au Grand Donjon protégeant le puit de Tersek.

Nous avons appelé à travers les immenses murailles. Un intendant très bien habillé a ouvert la porte, inspecté sans rien dire les paquets que mon père déchargeait , et a sonné une cloche en criant « 80 mesures! » en refermant la porte. Mon père avait plongé le tuyau dans notre citerne qui se remplit dans un bruit incroyable.Nous étions repartis, sans plus de cérémonies. Je garde un souvenir émerveillé par l’architecture et déçu de n’avoir pas rencontré les enfants du Grand Donjon.

Mais aujourd’hui, c’est mon tour de conduire la citerne, seule pour la première fois. Forcément, il y a moins de volontaires pour cuire sur la route bosselée lors des fortes chaleurs. J’ai l’impression d’avoir été passée au four par l’après-midi. L’ombre des murailles m’apporte un peu de réconfort et j’appelle l’intendant qui sort, toujours rutilant, en grommelant un vague bonjour.Il regarde mes cabécous chauds qui se liquéfient dans le fond des boîtes et la montagne de courgettes multicolores. Il tort un peu plus son nez bien que je n’aurais pas pensé que ce soit possible.

-Le puits n’a plus beaucoup d’eau, et nous avons des stocks suffisant de courgette. Vous pouvez repartir, nous ne vous donnerons pas d’eau.

J’ai un instant de choc à cette idée et il en profite pour rentrer dans le donjon et refermer la porte. Je visualise chaque villageois à  l’annonce de cette nouvelle…Je suis tiré de mes sombres pensées par l’arrivée de Marcel qui amène des sacs de grains et des pastèques sur sa citerne. Lui aussi est trempé de sueur. Il me salue chaudement,et appelle l’intendant. Celui ci pointe son nez tordu accompagné cette fois de ceux de deux gardes. Il a l’air bien plus satisfait des marchandises de Marcel, il fait une moue qui pourrait ressembler à un sourire. Il sonne la cloche et crie « 80 mesures ».

Je retourne hébétée à Courgeas, racontant aux villageois ma vilaine aventure: pas assez d’eau pour les courgette et les cabécous, mais assez pour le blé et les pastèques. Les villageois se raidissent d’abord et commencent à parler de planter du blé. Mon père a une discussion animée avec une villageoise et s’en va à grand pas pendant que je recommence mon histoire pour un autre groupe de villageois.Ce soir là, quand revient mon père, tâché de boue et le visage rayonnant, je sais qu’il a trouvé quelque chose d’extraordinaire

.-De l’eau, Sophie ! Il y en a près du petit bois aux frènes. A seulement quatre pieds de profondeur !Il m’embrasse de joie et, tout excité, va prévenir les voisins. Je m’endors sereine en me disant que ma mésaventure aura aussi eu ses bons côtés.

Le lendemain, Papa m’ammene au nouveau puit mais quelqu’un l’avait déjà rebouché. Des gardes sortirent d’un buisson non loin et arrêtèrent mon père. Malgré nos protestations, ils l’ammènent jusqu’au château. Je cours chercher de l’aide au village mais personne ne se sent de taille à lutter contre les gardes.Alors, je me mets à courir vers le château pour demander justice. Je ne sais pas trop ce que je vais faire mais je trouverais bien sur place.J’arrive en vue du Donjon. Je vois un homme qui sort en courant du château et deux autres qui crient sur les remparts.Ils tirent une puis deux flèches. L’homme est en train de foncer vers moi, une quatrième flèche le touche mais il continue quand même. Je reconnais alors le fugitif. C’est mon père, le visage rayonnant qui dévale la pente et tombe dans mes bras.Il me montre le ciel en haletant:

-Ils ont mis un voile qui ramène toute l’eau au donjon…Il faut le percer… Prends ça.

Et il sort la flèche de son flanc droit, me la donne. Je suis incapable de bouger et un torrent de larme tente vainement de laver ma peine. Il meurt dans mes bras.

Un mois plus tard, je ne suis plus la même. Je suis bien décidée à ne pas laisser mon père mourir pour rien. J’ai essayé de tirer des dizaines de fois, au crépuscule,je n’ai rien touché. J’ai même demandé à Mylène, de construire un grand arc pour avoir plus de puissance et ce soir, on l’essaie!

Toute la bande est là pour admirer cet arc grandiose.Mylène m’invite à le bander avec elle mais l’arc est tellement grand et dur qu’il faut aussi les forces de Marcel, Ernesto et Lola en plus pour correctement tirer la flèche.

Au signal, tout le monde lâche et la flèche part d’un trait. Chacun retient son souffle mais la flèche ne retombe pas. A sa place, une minuscule goutte d’eau tombe du ciel. Depuis ce jour, une goutte d’eau tombe chaque jour chez Sophie et ceux qui auront voulu utiliser le grand arc au dessus de chez eux. Certains se disent qu’une goutte ça n’est pas beaucoup, d’autres que les petites gouttes font les grandes rivières. Chacun est libre de faire pleuvoir chez lui ou pas. 

Cette histoire n’est pas finie mais j’ai compris que c’est en visant la Lune qu’on obtient la June.

Merci à Benoît Lavenier pour son conte librement réécrit.

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